L’Union européenne pourrait obliger les entreprises de location de voitures à n’acheter que des véhicules électriques dès 2030. Cette mesure radicale, si elle est adoptée, anticiperait de cinq ans l’interdiction générale de vente des véhicules thermiques neufs prévue pour 2035. La proposition, initialement suggérée par les constructeurs automobiles eux-mêmes, est actuellement à l’étude à Bruxelles et suscite déjà de vives réactions, notamment en Allemagne.
ℹ️ Objectif de la mesure
Cette initiative vise à accélérer la transition écologique en agissant sur les flottes d’entreprise et de location, qui représentent une part importante des immatriculations de voitures neuves.
Cette initiative vise à accélérer la transition écologique en agissant sur un levier majeur : les flottes d’entreprise et de location, qui représentent une part considérable des immatriculations de voitures neuves. En verdissant ce segment, l’UE espère également alimenter le marché de l’occasion en véhicules électriques plus abordables.
Vers une interdiction anticipée pour les flottes de location
Un projet de réglementation, révélé par des sources proches de la Commission européenne en juillet 2025, pourrait imposer un quota de 100 % de véhicules électriques pour les nouvelles acquisitions des loueurs dès 2030. La mesure concernerait des géants du secteur comme Sixt ou Europcar, les forçant à revoir entièrement leur stratégie d’approvisionnement bien avant l’échéance de 2035.
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Cet article traite également des véhicules électriques et de leur impact sur le marché automobile
De manière surprenante, la Commission a indiqué que cette idée émanait à l’origine de l’industrie automobile elle-même, dans le cadre d’un dialogue sectoriel. Une analyse d’impact est en cours pour évaluer les conséquences d’une telle décision, mais aucune orientation politique n’a encore été arrêtée. Le projet pourrait être présenté officiellement dès la fin de l’été 2025 avant d’être soumis au Parlement.
- Accélération de la transition : Le but est de rapidement augmenter le nombre de véhicules à zéro émission sur les routes.
- Impact sur le marché de l’occasion : Une offre accrue de modèles électriques d’occasion est attendue, issus des flottes de location renouvelées.
- Pression sur les constructeurs : Des marques comme Renault, Peugeot ou Volkswagen devraient adapter leur production pour répondre à cette demande ciblée.
Échéance clé | Mesure envisagée | Acteurs concernés |
---|---|---|
2030 | Achat exclusif de véhicules électriques neufs | Entreprises de location automobile |
2035 | Fin de la vente des véhicules thermiques neufs | Ensemble du marché automobile européen |

Quelles conséquences pour les constructeurs et les consommateurs ?
Une telle mesure obligerait les constructeurs comme Ford, Hyundai ou Nissan à prioriser la production de modèles électriques pour le marché des flottes. Cela pourrait également modifier la compétitivité entre les marques, favorisant celles disposant déjà d’une gamme électrique étendue, comme Tesla. Pour les consommateurs, l’impact serait double : une offre de location potentiellement plus chère à court terme, mais un accès facilité à des modèles électriques sur le marché de la seconde main.
L’industrie automobile allemande monte au créneau
Cette proposition a provoqué une levée de boucliers en Allemagne, où l’industrie automobile est un pilier économique. Le PDG de Sixt a notamment alerté sur le fait que « les vacanciers n’utiliseront quasiment plus de voitures de location », pointant le manque d’infrastructures de recharge comme un frein majeur pour le tourisme. La crainte est que les clients soient découragés par l’anxiété liée à l’autonomie et la difficulté de trouver des bornes dans certaines régions.
Le chancelier allemand a également exprimé ses réserves, appelant à ne pas « détruire » l’industrie par une « focalisation étroite sur les technologies ». Cette position reflète la peur de fragiliser des constructeurs historiques comme BMW et Mercedes-Benz, qui investissent encore dans les motorisations thermiques et hybrides en parallèle de l’électrique.
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Cet article aborde un autre aspect de la transition énergétique dans le secteur automobile
⚠️ Défis à relever
Le manque d’infrastructures de recharge, notamment dans les zones touristiques, pourrait freiner l’adoption des véhicules électriques par les entreprises de location et les consommateurs.
- Manque de bornes de recharge dans les zones touristiques.
- Risque d’une hausse significative des tarifs de location.
- Crainte d’une perte de compétitivité pour l’industrie européenne.
Argument Pour (Commission) | Argument Contre (Industrie) |
---|---|
Décarbonation rapide du parc automobile | Infrastructures de recharge insuffisantes |
Démocratisation du véhicule électrique d’occasion | Risque économique pour le secteur automobile |
Atteinte des objectifs climatiques européens | Impact négatif sur le tourisme et la mobilité |
Un dialogue de sourds entre Bruxelles et les industriels
La situation actuelle ressemble à un jeu de renvoi de responsabilités. Alors que la Commission affirme que l’idée vient des industriels, ces derniers la critiquent désormais ouvertement. Ce paradoxe pourrait révéler des divergences au sein même du secteur automobile ou une stratégie visant à sonder les réactions politiques et publiques avant d’avancer plus concrètement.