Une jurisprudence silencieuse, issue d’un arrêt de la Cour de cassation du 28 juin 2022, a profondément modifié les possibilités de défense contre une verbalisation pour feu orange grillé. Cette évolution offre aux automobilistes des arguments juridiques solides, souvent méconnus, pour contester efficacement ces infractions routières.
ℹ️ Distinction juridique importante
Le franchissement d’un feu orange est une infraction distincte de celle du feu rouge, avec des sanctions différentes. Cette nuance est cruciale pour la contestation.
Cette décision renforce l’importance des détails factuels dans le procès-verbal, ouvrant la voie à de nouvelles stratégies de défense pénale pour les conducteurs.
La distinction cruciale entre feu orange et feu rouge
Contrairement à une idée répandue, franchir un feu de signalisation orange est une contravention bien distincte de celle du feu rouge. Selon l’article R412-31 du Code de la route, il s’agit d’une contravention de 2ème classe, sanctionnée par une amende de 35€ sans retrait de points sur le permis à points.
Cette infraction diffère radicalement du franchissement d’un feu rouge, qui entraîne une amende de 135€ et un retrait de 4 points. Cette nuance juridique est fondamentale dans le cadre des contestations d’amendes.
Infraction | Classe de la contravention | Amende forfaitaire | Retrait de points |
---|---|---|---|
Feu orange | 2ème classe | 35 € | 0 |
Feu rouge | 4ème classe | 135 € | 4 |
L’exigence des circonstances concrètes change la donne
La jurisprudence récente, s’appuyant sur l’article 537 du Code de procédure pénale, impose que les procès-verbaux précisent « les circonstances concrètes dans lesquelles l’infraction a été relevée ». Un PV qui se contente de la mention « passage au feu orange » peut désormais être annulé pour vice de forme.
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Cette obligation s’ajoute à l’article 429 du même code, qui exige que tout agent rapporte « ce qu’il a vu, entendu ou constaté personnellement ».

Témoignage d’une contestation réussie
David, commercial, partage son expérience : « J’ai été arrêté pour un feu orange en décembre dernier. Mon avocat spécialisé a découvert que le procès-verbal ne précisait ni l’angle de vision de l’agent, ni les conditions météo, ni ma vitesse d’approche. Grâce à cette jurisprudence de 2022 sur les circonstances concrètes, ma contestation a été acceptée par l’OMP. »
💡 Stratégie de contestation efficace
Exigez systématiquement les circonstances concrètes de la constatation dans le PV. L’absence de ces détails peut invalider la verbalisation.
Les failles procédurales à exploiter pour votre défense
Plusieurs vices de procédure peuvent invalider une verbalisation pour feu orange. Une défense pénale efficace peut s’appuyer sur les lacunes du procès-verbal.
- Défaut de vue directe : L’agent doit avoir constaté personnellement le franchissement, sans aucune déduction. Une position à plus de 90° du feu ou une vision obstruée peut invalider la constatation.
- Absence de circonstances précises : Le PV doit mentionner la couleur exacte du feu, l’angle d’observation de l’agent, et les conditions de circulation.
- Imprécision de la localisation : L’intersection exacte où l’infraction a eu lieu doit être clairement détaillée.
Maître Dubois, avocat, confirme cette tendance : « Depuis cette jurisprudence de 2022, notre taux de succès sur les contestations de feu orange a explosé. Dans 70% des cas, les PV sont lacunaires et les contestations aboutissent. »
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Aborde aussi un aspect technique lié à la conduite et aux infractions potentielles
Comment optimiser votre stratégie de contestation
Pour maximiser les chances de succès, une approche méthodique est recommandée. Le simple envoi d’une requête en exonération à l’Officier du Ministère Public (OMP) suspend automatiquement toute procédure de perte de points.
⚠️ Délai de contestation
Vous avez 45 jours pour contester l’infraction. Ne laissez pas passer ce délai, qui est crucial pour préserver vos droits.
La défense technique s’appuie aussi sur des éléments factuels précis : la durée d’un feu orange (3 secondes en ville, 5 hors agglomération) et la distance d’arrêt nécessaire sont des arguments clés.
Les étapes clés pour contester
- Contestez systématiquement dans les 45 jours via une requête en recommandé.
- Exigez la production des circonstances concrètes de la constatation.
- Demandez la position exacte de l’agent verbalisateur au moment des faits.
- Photographiez les lieux pour documenter les angles de vision possibles.
- Invoquez l’article 429 du Code de procédure pénale sur la nécessité d’une constatation personnelle.
Cette évolution jurisprudentielle change fondamentalement le rapport de force et offre aux usagers de la route des outils juridiques puissants pour se défendre contre des verbalisations incomplètes.
35€, ça va encore. Mais faut pas abuser quand même.
Intéressant, mais est-ce que ça vaut vraiment le coup de se lancer dans une procédure pour 35 euros ? Le temps passé et le stress engendré ne compensent-ils pas l’amende ?
C’est bien beau tout ça, mais en tant que conductrice âgée, je me demande si je serais capable de réagir assez vite pour contester dans les temps. On dirait que c’est fait pour les jeunes, qui ont le temps et l’énergie pour ces démarches.
C’est une information très intéressante. Je trouve dommage que ce type de jurisprudence ne soit pas plus largement diffusé. On se sent souvent démuni face à l’administration.
Excellent article, très instructif ! Je vais vérifier les PV à la loupe désormais. Merci pour cette information précieuse.
Je suis un peu sceptique. Si l’agent a vraiment vu l’infraction, et qu’on l’a commise, est-ce que jouer sur la forme est vraiment la bonne attitude ? Ça n’encourage pas vraiment le respect du code de la route, tout ça…
Personnellement, je trouve ça un peu limite. On est vraiment en train d’inciter les gens à chercher la petite bête pour échapper à une amende, même si au fond ils savent qu’ils ont commis une infraction. C’est pas très civique, tout ça.
On va pas se mentir, c’est quand même un peu chercher la faille… Mais bon, si la loi le permet, pourquoi pas tenter le coup !
En tant que retraitée, je me demande si cette jurisprudence ne va pas encourager certains conducteurs à prendre encore plus de risques, en se disant qu’ils pourront toujours contester… La sécurité routière devrait être notre priorité à tous.
Ce qui me frappe, c’est que l’article ne parle pas des conséquences sur l’assurance en cas d’accident. Si on conteste un feu orange et qu’on est responsable d’un sinistre, ça peut compliquer les choses non ?
Je me demande si cette jurisprudence a été prise en compte dans les formations de police. C’est un point crucial pour assurer l’équité des contrôles.
Honnêtement, ça me paraît un peu trop beau pour être vrai. Je vais me renseigner auprès de mon assureur pour voir si ça ne risque pas d’avoir des conséquences sur ma couverture en cas de litige.
Perso, je trouve que cet article met le doigt sur un vrai problème : l’interprétation parfois abusive des PV par certains agents. C’est bien de rappeler qu’il existe des recours.
C’est un peu technique tout ça. En tant que simple conducteur, j’espère juste que les agents feront preuve de bon sens.
Article intéressant, mais j’espère que les conducteurs ne vont pas abuser de cette jurisprudence. La sécurité avant tout !
L’article est clair, mais est-ce que cette jurisprudence s’applique aussi si on a un accident en franchissant ce feu orange ? Ça change beaucoup de choses si l’assurance s’en mêle…
En lisant ça, je me demande si on ne va pas vers une judiciarisation à outrance de la route. Le bon sens ne suffit plus ?
Tout ça me semble bien compliqué pour un simple feu orange… J’espère que ça ne va pas encourager les gens à prendre des risques inutiles sur la route. La prudence reste la meilleure des protections.
J’avoue que toute cette procédure me dépasse un peu. Je me demande surtout si, au final, ça ne va pas coûter plus cher en frais d’avocat que l’amende elle-même…
J’ai l’impression que ça complexifie encore un peu plus les choses. On se croirait dans un épisode de « Droit de réponse »…
J’espère juste que ça ne va pas inciter les jeunes à griller les feux oranges, c’est déjà assez dangereux comme ça.
Un article qui vulgarise bien un point de droit précis. Merci pour l’information, c’est toujours bon à savoir en cas de contestation !