Le carburant B100 peut être utilisé par les poids lourds et certains véhicules de transport dont le poids total autorisé en charge (PTAC) est supérieur à 3,5 tonnes. La compatibilité dépend de la norme Euro du moteur : les véhicules anciens (Euro 1 à 5) sont souvent compatibles après une légère modification, tandis que les plus récents (Euro 6) nécessitent une homologation constructeur, un kit de rétrofit ou sont nativement compatibles.
Ce biocarburant, composé à 100 % d’esters méthyliques d’acides gras issus en France de l’huile de colza, représente une alternative directe au diesel fossile. Son usage est principalement réservé aux flottes professionnelles dites « captives », qui disposent de leur propre logistique de ravitaillement. Il permet une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre sans nécessiter un renouvellement complet du parc de véhicules.
Quels véhicules sont compatibles avec le carburant B100 ?
Le B100, ou biodiesel pur, n’est pas compatible avec tous les moteurs diesel. Son utilisation est encadrée par des critères techniques et réglementaires stricts qui dépendent principalement de l’âge et de la technologie du moteur. L’homologation est la clé pour s’assurer de pouvoir l’utiliser en toute sécurité et légalité.
La compatibilité des véhicules se divise en plusieurs catégories :
- Véhicules Euro 1 à 5 : Les motorisations immatriculées avant le 31 décembre 2013 sont généralement considérées comme compatibles, car le B100 faisait partie des carburants de référence. Un simple nettoyage du réservoir et un changement des filtres suffisent.
- Véhicules Euro 6 : Pour ces moteurs plus récents, la norme introduit la notion de couple « moteur-carburant ». Une homologation spécifique du constructeur est indispensable.
- Véhicules « B100 exclusif » : Depuis 2021, des constructeurs proposent des camions ne pouvant fonctionner qu’au B100. Ces modèles, dits irréversibles, bénéficient d’avantages spécifiques.
L’adaptation par le rétrofit pour les moteurs non compatibles
Pour les véhicules de la norme Euro 6 qui ne sont pas compatibles d’origine, une solution existe : le rétrofit. Cette adaptation technique permet de rendre le moteur apte à fonctionner au B100. L’opération doit être réalisée avec un kit homologué par le constructeur.
L’installation d’un kit de rétrofit consiste principalement à :
- Remplacer certaines pièces mécaniques sensibles au biodiesel.
- Mettre à jour le système de filtration du carburant.
- Ajouter un boîtier électronique de contrôle pour ajuster les paramètres du moteur.
Il est crucial de noter que les motorisations dont les constructeurs n’ont pas validé de kit de rétrofit ne peuvent légalement pas rouler au B100.
| Type de véhicule | Compatibilité B100 | Action requise |
|---|---|---|
| Poids lourd Euro 1 à 5 | Compatible | Nettoyage réservoir et changement des filtres |
| Poids lourd Euro 6 | Variable | Vérification homologation constructeur ou installation d’un kit de rétrofit |
| Véhicule B100 Exclusif | Compatible (obligatoire) | Aucune, conçu pour ce carburant |
Les avantages concrets de l’homologation B100
Opter pour le B100 offre aux entreprises de transport une série d’avantages environnementaux, réglementaires et fiscaux. C’est une manière pragmatique d’engager une transition énergétique sans les contraintes d’investissement liées à l’électrique ou l’hydrogène, tout en conservant une autonomie équivalente à celle du diesel.
Un impact environnemental et réglementaire positif
Le premier bénéfice est écologique. Le B100 permet une réduction d’environ 60 % des émissions de CO2 et jusqu’à 80 % des particules fines par rapport à un gazole classique. De plus, il est entièrement biodégradable.
Cet atout environnemental se traduit par un avantage réglementaire majeur : les véhicules diesel homologués B100 exclusif obtiennent la vignette Crit’Air 1. Ce sésame leur garantit l’accès aux Zones à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m), de plus en plus restrictives pour les motorisations diesel traditionnelles.
- Réduction des émissions de gaz à effet de serre.
- Obtention de la vignette Crit’Air 1 pour les modèles exclusifs.
- Carburant biodégradable et moins nocif pour l’environnement.
Une incitation fiscale pour encourager le changement
L’État encourage l’adoption de ce carburant plus propre via un dispositif fiscal attractif. L’achat de véhicules neufs fonctionnant exclusivement au B100 donne droit au suramortissement fiscal. Ce mécanisme permet à une entreprise de déduire de son résultat imposable une part importante de la valeur d’origine du véhicule.
| Avantage | Description | Bénéficiaires |
|---|---|---|
| Environnemental | -60 % de CO2, -80 % de particules fines | Collectivité, image de l’entreprise |
| Réglementaire | Vignette Crit’Air 1 et accès aux ZFE-m | Flottes opérant en milieu urbain |
| Fiscal | Suramortissement de 40 à 60 % sur la valeur du véhicule | Entreprises investissant dans des véhicules B100 exclusifs |