Plus de la moitié des départements français ont désormais abandonné la limitation de vitesse à 80 km/h sur leur réseau secondaire. Au total, 52 territoires, bientôt rejoints par l’Eure en 2026, ont fait le choix de revenir à une vitesse maximale de 90 km/h, marquant un désaveu significatif de la mesure Édouard Philippe instaurée en 2018. Ce vaste mouvement a été rendu possible par la loi d’Orientation des Mobilités (LOM) de 2019, qui a redonné aux conseils départementaux la compétence de fixer la vitesse sur les routes dont ils ont la charge.
ℹ️ Carte des limitations
52 départements sont déjà repassés à 90 km/h, avec 7 ayant opté pour un retour intégral. Cette tendance redessine la carte routière de France.
Cette décision représente un véritable retour en arrière, redessinant la carte routière de France. Plus de 56 000 kilomètres de routes sont déjà concernés par ce changement, qui répond à une forte demande des automobilistes et de nombreux élus locaux, jugeant la mesure de 2018 inadaptée aux réalités de leur territoire.
La carte des départements qui sont repassés aux 90 km/h
Le mouvement de retour aux 90 km/h est majoritaire en France métropolitaine. Si la plupart des départements ont opté pour un retour partiel, en ciblant des axes spécifiques, sept d’entre eux ont fait le choix d’une application intégrale sur toutes les routes éligibles. Cette tendance illustre une volonté de gestion plus locale de la sécurité routière.
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Aborde aussi des changements potentiels dans la réglementation routière
- Retour partiel : La majorité des 52 départements a choisi de relever la vitesse sur une sélection de routes, comme la Seine-et-Marne ou l’Orne.
- Retour intégral : Sept départements pionniers ont appliqué le retour aux 90 km/h sur 100% de leur réseau secondaire éligible.
Départements avec un retour intégral aux 90 km/h |
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Allier |
Ardèche |
Aveyron |
Cantal |
Corrèze |
Creuse |
Puy-de-Dôme |
Un processus encadré par la loi et un bilan contrasté
Le retour aux 90 km/h n’est pas une décision prise à la légère. La loi LOM impose une procédure stricte pour modifier la limitation de vitesse. Les élus doivent se baser sur une étude d’accidentalité détaillée pour chaque tronçon concerné. La prévention routière reste au cœur des préoccupations, même si l’efficacité de la mesure à 80 km/h est aujourd’hui débattue.
Les critères pour autoriser un relèvement de la vitesse sont précis et visent à garantir la sécurité de tous les usagers.
- Les tronçons doivent mesurer au moins 10 kilomètres.
- Ils ne doivent pas comporter d’intersections ou d’arrêts de transport en commun fréquents.
- La route doit être équipée de séparateurs médians ou ne pas présenter de dangerosité particulière.

L’efficacité de la mesure à 80 km/h remise en cause
Initialement, l’abaissement à 80 km/h visait à sauver entre 300 et 400 vies par an. Cependant, le bilan est mitigé. Dans certains territoires comme l’Eure, le nombre d’accidents mortels a augmenté en 2024 par rapport à 2023, malgré la limitation en vigueur. Ces chiffres alimentent le débat sur la pertinence d’une mesure nationale uniforme face aux spécificités locales et aux modifications du Code de la route.
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⚠️ Débat sur l'efficacité
Le bilan de la mesure à 80 km/h est mitigé, certains départements constatant une augmentation des accidents mortels malgré la limitation. Ce constat alimente le débat sur la pertinence d’une mesure nationale uniforme.
Le coût de ce changement est également un facteur, bien que les départements l’assument. Le remplacement des panneaux représente un budget, comme les 200 000 euros prévus par l’Eure, mais il reste bien inférieur à l’investissement national de 2018 pour passer aux 80 km/h.
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