Freinages fantômes : comment 350 témoignages ont forcé le ministère à agir ?

Suite à un accident qu’elle attribue à un dysfonctionnement de son véhicule, une automobiliste, Joanna Peyrache, a rassemblé plus de 350 témoignages similaires en quelques semaines. Cette mobilisation citoyenne sans précédent concernant des « freinages fantômes » a conduit le ministère des Transports à se saisir du dossier, soulevant des questions cruciales sur la sécurité routière et la responsabilité des constructeurs.

D’un accident personnel à une cause nationale

Tout a commencé en avril 2025 sur l’autoroute A40. Le véhicule de Joanna Peyrache, équipé d’un système d’aide à la conduite, a freiné brutalement et sans raison apparente, provoquant une collision. Face au silence du constructeur et au refus d’une expertise judiciaire, elle a décidé de ne pas rester passive.

En créant une simple adresse e-mail, elle a lancé un appel à témoignages. Le résultat a dépassé toutes ses attentes, révélant un problème potentiellement répandu. Les récits affluent de conducteurs de différentes marques, mais tous ont un point commun : un système de freinage d’urgence automatique.

Les conséquences de ces accidents de voiture sont variées :

• Des collisions matérielles, parfois graves, avec des véhicules irréparables.
• Des blessures physiques comme des entorses cervicales.
• Un fort impact psychologique sur les conducteurs, qui perdent confiance en leur voiture.

Le ministère des transports lance une enquête

L’ampleur de la mobilisation a attiré l’attention des pouvoirs publics. Le Service de Surveillance du Marché des Véhicules Moteurs (SSMVM), rattaché au ministère, a officiellement pris contact avec Joanna Peyrache. C’est une première reconnaissance officielle de l’existence du problème des freinages fantômes.

Une enquête pourrait être ouverte pour déterminer les causes de ces dysfonctionnements et évaluer leur ampleur. Cette avancée est cruciale pour les victimes, comme Aurélie Tormos, condamnée pour homicide involontaire après un accident mortel similaire, qui espère que son cas sera réexaminé.

Les objectifs du collectif sont désormais clairs et portent sur plusieurs points :

• Obtenir une reconnaissance officielle du défaut technique par les constructeurs.
• Pousser à une amélioration de la réglementation sur les aides à la conduite.
• Garantir une meilleure sécurité routière pour tous les usagers.

La technologie en cause : qui est responsable ?

Les experts en automobile pointent du doigt les systèmes de freinage d’urgence automatique (AEB), obligatoires sur les voitures neuves depuis juillet 2024. Ces technologies reposent sur des capteurs qui analysent la route. Un expert compare un capteur mal calibré à une « myopie », interprétant à tort un pont ou un panneau comme un obstacle.

Plusieurs facteurs peuvent déclencher ces freinages inattendus :

• Un mauvais calibrage des capteurs en usine ou après une réparation.
• Des conditions météorologiques spécifiques (pluie forte, soleil bas).
• Des bugs dans le logiciel qui interprète les données des capteurs.

La question de la responsabilité est désormais centrale et pourrait redéfinir les obligations des constructeurs. Cette affaire met en lumière la complexité des incidents à l’ère de la conduite assistée.