Face à la montée en puissance des constructeurs automobiles chinois, Toyota, le premier constructeur mondial, opère un virage stratégique majeur. L’entreprise s’allie désormais avec des acteurs chinois pour produire des véhicules électriques plus abordables.
ℹ️ Érosion du marché en Thaïlande
La part de marché des marques japonaises en Thaïlande devrait passer de 90% à 71% d’ici début 2025, tandis que les constructeurs chinois comme BYD atteindront 16%.
Cette nouvelle approche consiste à intégrer massivement des composants et des technologies chinoises dans sa chaîne de production internationale. Ce changement témoigne d’une adaptation pragmatique aux nouvelles réalités du marché, influencée par la nécessité de rester compétitif face à des marques comme BYD.
La stratégie de Toyota pour rester compétitif en Asie
Toyota déploie sa nouvelle approche industrielle dans son usine en Thaïlande. Ce site est devenu un véritable laboratoire pour l’intégration de composants électriques et de batteries lithium-fer-phosphate (LFP) provenant de fournisseurs chinois.
Cette stratégie est dictée par une transformation rapide du marché. En Thaïlande, la domination des marques japonaises s’érode :
- Part de marché historique des marques japonaises : 90%
- Part de marché début 2025 : 71%
- Part de marché des constructeurs chinois comme BYD : 16%
Cette érosion rapide contraint Toyota à revoir ses prix et ses partenariats technologiques pour contrer la concurrence de nouveaux acteurs tels que MG Motor ou Geely.
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L’objectif : réduire les coûts de 30% grâce aux batteries LFP
L’ambition de Toyota est de lancer des véhicules électriques révolutionnaires depuis sa base thaïlandaise d’ici 2028. L’objectif est une réduction des coûts de 30%, rendue possible par l’utilisation de batteries LFP chinoises.
Ces accumulateurs au phosphate de fer lithié (LiFePO₄) offrent une stabilité et une sécurité accrues. Pierre, un ingénieur automobile français basé à Bangkok, souligne leurs avantages : « Les batteries LFP que nous intégrons maintenant offrent 2000 cycles de charge contre 1500 pour les batteries NMC traditionnelles. »
Caractéristique technique | Description (Batterie LFP) |
---|---|
Composition chimique | Phosphate de fer lithié (LiFePO₄) |
Tension nominale | 3,3 volts par cellule |
Résistance thermique | Exceptionnelle jusqu’à 70°C |
Cycles de charge | Environ 2000 cycles |
Le succès du SUV électrique bZ3X sur le marché chinois, proposé à environ 15 000 euros et produit par la coentreprise GAC-Toyota, sert de modèle à cette stratégie.
Des partenariats technologiques au-delà des composants
L’approche de Toyota va plus loin que la simple fourniture de pièces. Le constructeur a officialisé des partenariats stratégiques avec des géants technologiques chinois pour développer des systèmes de conduite autonome avancés.
Parmi ces partenaires figurent :
- Xiaomi
- Momenta
- Huawei
Ces collaborations permettent d’intégrer l’intelligence artificielle et les algorithmes de machine learning de l’écosystème tech chinois. Cette stratégie de réseau d’innovation contraste avec l’approche verticalement intégrée de concurrents comme BYD ou Tesla, qui maîtrisent toute leur chaîne de valeur.
✅ Avantages des batteries LFP
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Les batteries LFP offrent 2000 cycles de charge contre 1500 pour les batteries NMC traditionnelles, avec une meilleure stabilité et sécurité.
Une expansion géographique pour diversifier les risques
En parallèle, Toyota diversifie sa stratégie à l’échelle mondiale. Le constructeur a lancé la construction d’une nouvelle usine en Chine pour sa marque Lexus, qui sera opérationnelle en 2027. Il s’agit de la deuxième usine entièrement détenue par un constructeur étranger en Chine, après celle de Tesla.
Maxime, un analyste automobile, qualifie cette démarche de « hedging technologique ». Il explique : « Ils sécurisent leur approvisionnement en batteries LFP via la Chine tout en développant leurs propres technologies à électrolyte solide au Japon. C’est une approche de diversification des risques particulièrement intelligente. »
Aux États-Unis, l’ouverture d’une usine de batteries en Caroline du Nord, la première hors du Japon, vise à répondre aux tarifs douaniers et à alimenter les véhicules destinés au marché nord-américain, où des concurrents comme Nissan ou Honda sont bien implantés.
Cette transformation de Toyota montre que la maîtrise des technologies de batteries, comme les architectures LFP, est devenue déterminante pour la compétitivité. L’alliance sino-japonaise préfigure un futur où la collaboration technologique transcende les frontières, redéfinissant les modèles industriels pour l’ère de la mobilité électrique face à des acteurs comme Renault ou Dongfeng.
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