Pour déterminer l’impact environnemental réel d’une voiture, il est essentiel de ne pas se limiter aux émissions à l’échappement. Une analyse complète du cycle de vie, de la fabrication du véhicule à son recyclage, révèle que la voiture électrique émet globalement jusqu’à 73 % de dioxyde de carbone en moins qu’un modèle thermique équivalent. Malgré une empreinte carbone plus élevée à la production, principalement due à sa batterie, ce désavantage est rapidement compensé après quelques milliers de kilomètres d’utilisation.
ℹ️ Point de bascule écologique
Une voiture électrique devient plus écologique qu’un modèle thermique après seulement 17 000 km en moyenne en Europe, et 10 000 km en France.
L’analyse du cycle de vie, la seule méthode fiable pour comparer
L’approche la plus rigoureuse pour évaluer l’empreinte carbone est l’Analyse du Cycle de Vie (ACV). Cette méthode prend en compte l’ensemble des émissions générées durant toutes les étapes de l’existence d’un véhicule, sur une base d’environ 240 000 kilomètres. En moyenne, une voiture électrique génère 63 grammes de CO2 par kilomètre, contre 235 g/km pour un moteur essence. Cet écart colossal confirme l’avantage de l’électrique sur le long terme.
Le processus d’évaluation est détaillé et inclut plusieurs phases critiques :
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Aborde un autre aspect des voitures électriques, lié à leur valeur sur le long terme
- Extraction des matières premières nécessaires à la fabrication.
- Production des différents composants, y compris la batterie.
- Assemblage final du véhicule en usine.
- Phase d’utilisation, incluant la production de l’électricité ou du carburant.
- Fin de vie du véhicule, avec le démantèlement et le recyclage.
Type de motorisation | Émissions de CO2 moyennes (g/km) sur le cycle de vie |
---|---|
Voiture électrique (mix EU) | 63 g/km |
Voiture électrique (renouvelables) | 52 g/km |
Hybride classique | 188 g/km |
Hybride rechargeable | 163 g/km |
Diesel | 234 g/km |
Essence | 235 g/km |
Le point de bascule : quand l’électrique devient-elle plus verte ?
La fabrication d’une batterie crée une « dette carbone » initiale pour le véhicule électrique. Cependant, cette dette est remboursée assez vite. En moyenne en Europe, il suffit de parcourir environ 17 000 kilomètres pour qu’une voiture électrique devienne plus vertueuse qu’un modèle thermique. En France, grâce à un mix électrique très décarboné, ce seuil peut même descendre à 10 000 kilomètres. Des constructeurs comme Renault ou Tesla travaillent activement à réduire cet impact initial.
Plusieurs éléments influencent ce point de bascule :
- La composition du mix énergétique du pays où le véhicule est rechargé.
- La taille de la batterie et les technologies utilisées pour sa fabrication.
- L’efficacité énergétique du véhicule et le style de conduite de l’utilisateur.
L’amélioration notable du mix énergétique européen
L’amélioration est notable : -24% d’émissions supplémentaires pour l’électrique par rapport aux mesures de 2021. Cette progression s’explique par la décarbonation plus rapide que prévu du mix énergétique européen, qui s’amplifie considérablement. Pour la première fois en 2024, l’énergie solaire a dépassé le charbon dans le mix électrique de l’UE, confirmant que l’écart environnemental entre thermique et électrique ne cesse de se creuser. Mais la voiture électrique pollue-t-elle vraiment moins ? Cette évolution du mix énergétique vers la neutralité carbone de 2035 apporte une réponse claire et directe : l’avantage environnemental de l’électrique continuera de croître avec chaque gigawatt d’énergie renouvelable ajouté au réseau européen.
Les alternatives et les perspectives pour un avenir décarboné
Face à l’électrique, les motorisations hybrides apparaissent comme une solution intermédiaire. Une hybride classique émet environ 188 g/km de CO2, un chiffre bien supérieur à celui d’une électrique pure. L’hydrogène vert, avec 50 g/km, semble prometteur mais sa production à grande échelle reste un défi technologique et économique majeur pour l’instant.
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Présente une potentielle nouvelle voiture électrique, pertinent pour comparer les impacts environnementaux
✅ Progrès du mix énergétique
En 2024, l’énergie solaire a dépassé le charbon dans le mix électrique de l’UE, réduisant davantage l’empreinte carbone des véhicules électriques.

L’objectif de l’Union Européenne d’interdire la vente de voitures thermiques neuves en 2035 est un levier essentiel. Pour y parvenir, l’effort ne doit pas se limiter à l’électrification massive des parcs automobiles de marques comme Peugeot, Volkswagen, BMW, Audi, Mercedes, Hyundai, Kia ou Nissan. D’autres actions sont indispensables :
- Accroître l’utilisation de matériaux recyclés dans la fabrication.
- Garantir la transparence des constructeurs sur l’ACV de leurs modèles.
- Accélérer la décarbonation de la production d’électricité dans toute l’Europe.