Depuis janvier 2017, la réglementation impose que les vitres avant des véhicules laissent passer au moins 70 % de la lumière visible. Malgré près de huit ans d’application, cette règle de Transmission de Lumière Visible (TLV) reste mal comprise par de nombreux agents des forces de l’ordre, entraînant des verbalisations parfois contestables en raison d’un manque de formation technique.
Sur le terrain, cette situation révèle des lacunes surprenantes, créant un paradoxe où des automobilistes respectant la loi se voient sanctionnés. La méconnaissance des subtilités de la loi génère des contrôles souvent approximatifs.
La réglementation sur les vitres teintées et ses subtilités
La principale source de confusion réside dans l’interprétation de la loi. Beaucoup pensent que toute forme de teinte sur les vitres avant est interdite, alors que la réglementation fixe une limite précise de transparence.
Une confusion entre interdiction et tolérance
Le décret 2016-448 n’interdit pas les vitres teintées à l’avant, mais impose un seuil de transparence. Il autorise explicitement le teintage, à condition que la TLV globale, combinant le verre d’origine et le film ajouté, soit égale ou supérieure à 70%.
Cette nuance échappe souvent aux agents, dont la formation initiale aborde le sujet de manière superficielle. Ils retiennent l’idée d’une interdiction générale, menant à des contrôles basés sur une simple impression visuelle plutôt que sur une mesure objective. Des entreprises comme Glasstint ou SolarScreen proposent des solutions conformes à cette législation.
- Idée reçue : Tout film teinté à l’avant est illégal.
- Réalité légale : Le teintage est autorisé si la TLV finale est d’au moins 70%.
- Conséquence : Des verbalisations basées sur une « tolérance zéro » inappropriée.
Les variations de teinte selon les constructeurs
Un autre point technique est largement méconnu : la transparence des vitres d’origine varie. Selon les modèles de véhicules, la TLV d’une vitre non modifiée peut aller de 70 % à 92 %. Cette information est pourtant cruciale pour déterminer si l’ajout d’un film, même léger, est possible. Un véhicule dont les vitres ont une TLV de 85 % peut légalement recevoir un film teinté. Des spécialistes comme TeintFrance peuvent conseiller sur les options légales.

Les défis de l’application de la loi sur le terrain
La mise en œuvre de cette réglementation se heurte à des difficultés pratiques, notamment en ce qui concerne les outils de mesure et la gestion des cas particuliers comme les dérogations médicales.
L’importance des outils de mesure
Les teintomètres sont des appareils spécialisés permettant de mesurer la TLV avec précision. Cependant, leur déploiement est inégal et leur utilisation requiert une formation que tous les agents n’ont pas. Certains s’appuient encore sur une évaluation « à l’œil nu », une méthode légale mais peu fiable.
Le Brigadier Laurent, avec 12 ans d’expérience, témoigne : « J’ai verbalisé pendant des années en pensant que toute teinte visible était interdite. Lors d’une formation technique l’an dernier, j’ai découvert la règle des 70%. J’ai réalisé que j’avais probablement sanctionné des automobilistes en règle. Maintenant, je vérifie systématiquement avec le teintomètre. »
Les dérogations médicales souvent ignorées
Un autre point aveugle concerne les exceptions médicales. Certaines pathologies rares justifient l’installation de films solaires spécifiques pour protéger les occupants des rayons UV. Les solutions proposées par Luminx France ou CarProtect peuvent répondre à ces besoins.
Les trois maladies concernées sont :
- La protoporphyrie érythropoïétique
- La porphyrie érythropoïétique congénitale
- Le xeroderma pigmentosum
La vérification de ces dérogations est complexe. Les certificats médicaux doivent être validés par des autorisations préfectorales, des documents que peu d’agents savent identifier, menant à des verbalisations embarrassantes pour des malades en règle.
Vers une professionnalisation des contrôles
L’évolution technologique des vitrages et le besoin de précision imposent une montée en compétence des forces de l’ordre. La formation continue devient indispensable pour assurer des contrôles justes et efficaces.
La nécessité d’une formation technique
Le coût d’un teintomètre est d’environ 800 euros, mais son efficacité dépend de la maîtrise de son utilisation. Un mauvais calibrage ou une mesure sur une vitre sale peut fausser le résultat et invalider un procès-verbal.
L’Adjudant Sophie, formatrice en sécurité routière, explique : « Quand j’ai pris ce poste, j’ai constaté que 80% des agents appliquaient mal la réglementation. Nous avons mis en place des modules de formation pratique avec manipulation des teintomètres. Les verbalisations abusives ont chuté de 60% en six mois. »
Composant | Réglementation TLV (Transmission Lumière Visible) | Sanction en cas de non-respect |
---|---|---|
Pare-brise et vitres latérales avant | Supérieure ou égale à 70% | Amende de 135€ et retrait de 3 points |
Vitres latérales arrière et lunette arrière | Aucune limite de teinte imposée | Aucune (si rétroviseurs extérieurs présents) |
L’impact des nouvelles technologies automobiles
Les constructeurs automobiles intègrent des innovations qui compliquent les contrôles visuels : films athermiques, traitements anti-UV ou encore vitres électrochromes qui s’assombrissent automatiquement. Ces technologies, souvent invisibles, modifient les propriétés optiques du verre et peuvent dérouter les agents non formés. Des produits comme ceux de V-Tech Films ou TeinteAvenir sont à la pointe de cette technologie.
Face à ces lacunes, des académies de police expérimentent des formations spécialisées. L’objectif est de transformer un contrôle approximatif en une procédure rigoureuse, bénéfique pour la crédibilité des forces de l’ordre et l’équité envers les automobilistes.
En tant que conductrice depuis plus de 50 ans, je trouve inadmissible que les forces de l’ordre ne soient pas correctement formées. C’est le contribuable qui paie pour ça, tout de même !
C’est quand même dingue qu’en 2024, on ait encore des problèmes de formation aussi basiques dans la fonction publique. On parle de sécurité routière, pas de tricot !
C’est bien beau tout ça, mais en attendant, on fait comment quand on est verbalisé à tort ? Y a-t-il un recours simple et efficace ?
C’est un vrai problème. J’espère que cet article contribuera à une meilleure formation et à moins d’injustices sur la route.
Je me demande si les entreprises qui posent ces films ne devraient pas être tenues de fournir une attestation de conformité systématique, avec une mesure de TLV avant/après. Ça simplifierait grandement les choses pour tout le monde, non ?
C’est rassurant de voir que certains agents prennent le sujet à cœur et se forment. Espérons que ça se généralise vite !
Franchement, ça fait peur ! Si même les forces de l’ordre ne sont pas au courant des lois, comment on est censé s’y retrouver ? On dirait qu’on est bons qu’à payer…
C’est un peu effrayant quand même. On se sent vraiment désarmés face à ce genre de situation. J’espère que les choses vont s’améliorer rapidement.
Article intéressant, mais il faudrait aussi que les fabricants de films soient plus transparents sur la TLV réelle de leurs produits.
C’est inadmissible que la formation des forces de l’ordre sur des sujets aussi importants soit aussi lacunaire. J’espère que cet article poussera les autorités à réagir rapidement.
Je suis auxiliaire de vie et transporte régulièrement des personnes sensibles au soleil. C’est quand même aberrant qu’on puisse être verbalisé alors qu’on cherche juste à protéger la santé des autres !
Il serait judicieux que les auto-écoles intègrent cette spécificité à leur programme. Cela éviterait bien des quiproquos.
Une chose est sûre, ça met en lumière un manque de communication flagrant entre les instances. On en arrive à des situations ubuesques.